J’ai bien connu René Léonard.
J’ai même eu la mission (impossible) de devoir lui succéder en tant que CEO des Voyages Léonard de 2012 à 2022.
Son accueil fut plutôt glacial : je n’avais pas le permis autocar et je venais du Club Med.
Tout nous opposait donc… au début.
Fort de ce constat, je n’avais qu’une seule possibilité : ne pas essayer de lui ressembler au risque de me voir qualifier de pâle copie. Il avait développé avec son frère Marc la société qu’ils avaient hérité de leurs parents.
Nous avions convenu que Je devais préserver cet héritage, même si celui-ci avait été transféré à un autre groupe familial, Sales Lentz. Je pense que j’ai respecté ce deal.
Pendant 10 ans, il est évident que nos deux caractères se sont régulièrement opposés. Inévitable choc de générations. Mais nous étions toujours d’accord sur deux choses.
La première étant que la clientèle Léonard exige le meilleur. Les meilleurs programmes, les meilleurs autocars, les meilleurs hôteliers.
La deuxième, que le plus grand capital de cette entreprise est son équipe. Là aussi nous recherchions les meilleurs chauffeurs, les meilleurs guides et les meilleurs employés. Tous ensemble, nous sommes les Léonardien.ne.s. Même si comme moi on n’y travaille plus !
Lorsqu’il passait au salon Léonard, il était fier de ce que nous avions réalisé. Il n’aurait pas fait comme cela, il aurait fait forcément différemment de moi, mais il était rassuré : la marque Léonard restait, et restera, synonyme de qualité.
Il m’a dit un jour ceci : « A Liège, on connait plus la marque Léonard que Coca-Cola ». N’exagérons rien… Mais c’est avec ce genre de convictions que nous étions tous empreints de travailler à la recherche, si pas de l’excellence, ce serait trop présomptueux (mais pas pour René !), dans tous les cas du meilleur pour nos clients.
René était donc excessif, dans le bon sens du terme. Car ce métier d’autocariste, vous devez le vivre avec passion, en mode 365/7/24. Ça use forcément et cela vous fait partir trop tôt. Même si votre épouse veille sans cesse sur vous (bises à toi Jocelyne).
Il y a une dernière chose dont nous étions heureux, lui et moi : Véronique, David et Pascal avaient repris le flambeau. Et avec brio. Une société familiale s’éteint souvent à la troisième génération. Ce n’est pas le cas. Ils ont reçu de Marc et René la même passion du travail bien fait. Quand vous avez votre nom de famille écrit en grand sur un bâtiment (ah les fameuses Pyramides dont il était si fier !) et sur des dizaines de véhicules, vous avez l’obligation que l’on soit fier de vous.
Tu peux être rassuré cher René : Bruno, qui m’a succédé, et toute son équipe s’occupent de tes clients. C’est sous contrôle. Tout le monde a bien appris son bréviaire (allusion que ne comprendront que les initiés).
Jean-François Defour
Fier d’être un Léonardien
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